Il est apparu assez tôt dans l’histoire de la pandémie que la réinfection était très peu fréquente à court terme. C’est pour cette raison que la HAS a initialement recommandé que les personnes ayant fait une infection par le SARS-CoV-2 documentée ne soient pas vaccinées de façon prioritaire, et en tout cas au moins 90 jours après l’infection.
Plus récemment, d’autres données ont permis de nourrir la réflexion sur ce sujet :
- D’une part, les réponses lymphocytaires T et B persistent plusieurs mois après une infection par le SARS-CoV-2, y compris (bien qu’à des niveaux moins élevés) chez les personnes ayant fait une forme asymptomatique, et l'augmentation des titres anticorps et de la réponse cellulaire après une deuxième exposition dans les modèles primates suggère une mémoire immunitaire ;
- D’autre part, le suivi des cohortes de personnes ayant eu une infection documentée par une PCR ou bien ayant une sérologie positive montre, par comparaison avec des groupes contrôle, un taux d’infection diminué de 83 à 100 %, les rares cas de réinfection étant très majoritairement asymptomatiques d’une part et survenant après 6 à 7 mois en général ;
- Enfin, plusieurs preprints montrent qu’une dose unique de vaccin dans cette population déclenche une importante ascension des titres d’IgG et IgA et des titres d’anticorps neutralisants. Dans une de ces études, l’injection vaccinale permettait d’obtenir des titres neutralisants vis-à-vis de souches divergentes (variant 20H/501Y.V2 et SARS-CoV-1). Une étude de l’immunogénicité de la 1ère dose de vaccin de Pfizer-BioNTech réalisée chez 514 professionnels de santé dans la vraie vie a montré des titres anticorps 10 fois supérieurs chez les personnes ayant un antécédent d’infection.
De ce fait, la HAS a recommandé le 12 février 2021 que la vaccination des personnes non immunodéprimées ayant un antécédent d’infection à SARS-CoV-2 (symptomatique ou non) ne soit pas réalisée dans les 6 mois ; et qu’elle ne comporte qu’une seule injection vaccinale, tenant lieu de rappel.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française), 15/02/2021.