Chez l’Homme, l’information génétique est codée par l’ADN de 46 chromosomes contenus dans le noyau de nos cellules. L’ADN est transcrit en ARN messagers (ARNm), qui quittent le noyau et rejoignent le cytoplasme, pour être traduits en protéines par le ribosome.
Lors de l’injection du vaccin intramusculaire, l’ARN vaccinal pénètre dans les cellules du muscle : les myocytes puis les cellules dendritiques, également présentes dans les ganglions drainants. Les ARN messagers sont internalisés dans les cellules via les endosomes avant d’être libérés dans le cytoplasme par fusion entre les lipides des nanoparticules et les lipides de la face interne de la membrane des endosomes. D’une part ils stimulent l’immunité innée, jouant ainsi le rôle d’adjuvant ; d’autre part ils sont traduits dans le cytoplasme en protéine S. Dans les cellules dendritiques et les macrophages, la protéine S est présentée aux lymphocytes T de deux manières possibles : soit par traduction de l’ARNm vaccinal en protéine S (en parallèle de la stimulation du système immunitaire inné) si les cellules ont internalisé cet ARN, soit par phagocytose de cellules exprimant la protéine S. Les lymphocytes B naïfs capables de reconnaitre cette protéine sont activés. Ces interactions permettent la production d’anticorps neutralisants par les lymphocytes B et la génération de lymphocytes B mémoire, et une réponse lymphocytaire T cytotoxique et la génération de lymphocytes T mémoire. En cas de rencontre ultérieure avec le coronavirus, ces cellules mémoire pourront détecter et combattre plus rapidement le virus par une réaction humorale et la destruction des cellules infectées par le SARS-CoV-2.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française), 15/02/2021.