Ces vaccins stimulent le système immunitaire inné en interagissant avec les Toll like receptors, induisant un « signal d’alerte » et l’expression de certaines cytokines. Les cytokines et les interférons pro-inflammatoires ainsi présents dans l’environnement sont propices au recrutement et à l’activation adéquate des cellules immunitaires, et à l’acquisition de la mémoire immunitaire. Il existe une hypothèse selon laquelle cette réponse inflammatoire pourrait être délétère chez certains individus ayant un terrain les prédisposant aux réactions inflammatoires, voire aux maladies auto-immunes ; à ce jour, ce risque n’est que théorique et cela n’a jamais été observé avec aucun vaccin.
L’ARN des vaccins de Pfizer-BioNTech est composé denucléotides légèrement différents des nucléotides naturels (pseudo-uridines) afin d’atténuer ce phénomène, pour qu'il n'aboutisse pas à la destruction de l'ARN avant qu'il n'ait eu le temps d'être traduit en protéine. La société CureVac a quant à elle choisi de ne pas modifier les nucléotides.
Dans l’essai clinique de phase 2/3 de Pfizer-BioNTech, un antécédent de maladie dysimmunitaire n’était pas un critère d’exclusion, à la condition qu’elle ne fût pas instable. Avec un suivi médian de 2 mois après la 2nde dose vaccinale, il n’y a pas eu de signal de poussées de maladie dysimmunitaire. Dans l’essai de Moderna, un cas de polyarthrite rhumatoïde est survenu dans le groupe ayant reçu le vaccin.
La Société Française de Rhumatologie recommande de ne pas attendre que la maladie soit contrôlée pour proposer la vaccination si la personne est éligible.
Aucun cas de syndrome de Guillain-Barré (SGB) n’a été signalé à la suite de la vaccination parmi les participants aux essais cliniques des vaccins de Pfizer-BioNTech, Moderna, ou AstraZeneca. Le suivi de pharmacovigilance française n’a fait état d’aucun cas de SGB possiblement lié au vaccin au 22 janvier 2021.
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française), 15/02/2021.