Jusqu’à récemment, l’expérience accumulée en vaccinologie a montré que les effets secondaires des vaccins survenaient dans les quelques jours, et au maximum dans les 6 semaines suivant la vaccination. Par ailleurs la responsabilité d'un vaccin dans la genèse d'une maladie auto-immune n’a pas été à ce jour démontrée. Une exception : les cas de narcolepsies décrits après l’administration de certains vaccins contre la grippe A(H1N1) pandémique 2009 (en particulier ceux utilisant l’adjuvant ASO3), rarissimes mais repérés par les systèmes de pharmacovigilance, et dont les premiers signes sont apparus 3 mois en médiane après l’injection vaccinale. La durée de surveillance dans les essais cliniques est justement supérieure à 6 mois, afin de pouvoir détecter la survenue d’un tel événement indésirable. La mise sur le marché des vaccins anti-Covid-19 pose la question cruciale de la vaccination des volontaires inclus dans les groupes placebo avant la fin de l’essai. Une fois ce moment venu, la possibilité de comparer le vaccin à un placebo pour déterminer l'efficacité et d’éventuels effets secondaires retardés est perdue. Il existe un risque théorique que des effets indésirables très rares (fréquence < 1/10 000) et non observés au cours des essais cliniques puissent survenir pendant la campagne de vaccination. L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a mis en place un double dispositif de surveillance renforcé : pharmacovigilance avec l’analyse médicale indépendante des déclarations et rapports réguliers, et pharmaco-épidémiologie avec l’analyse des données du Système National des Données de Santé (SNDS).
Source : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française), 15/02/2021.